Plus que net, le Japon est rangé. On y trouve toutes sortes de rangements plus petits les uns que les autres, plus grands les uns que les autres. Il n’y a pas d’insectes, et l’araignée que j’ai vue dans le parc était bien rangée dans sa toile immense, visible sous le soleil, au milieu des arbres, en hauteur, en retrait par rapport au chemin, à sept stations de métro de mon Ryokan, à sa place et sans danger.
Une fois que tout est rangé, ils disposent, pour le plus grand plaisir des yeux.
Ils disposent et arrangent les fleurs, les vêtements, les plumes, les logos, les paquets, les présents, les révérences; le quotidien est une cérémonie.
Célébrer le temps.
Le mouvement est considéré; apprécié dans toute sa lenteur qui crée la transformation.
C'est le pays du soleil levant, les parapluies sont transparents, on perçoit les habits colorés au travers, tout y est visuellement vivant. La modernité et l'histoire avancent enlacées. L'étude, le savoir ancestrale autorisent la créativité. C'est le pays le plus évolué qu'il m'ait été donné de voir. Les gens sont respectueux, souriants et créatifs. L'homme d'affaires descend de sa tour pour écouter le son de la fontaine à l'heure du déjeuner. Par bien des côtés notre culture occidentale me parait rustre, essoufflée, narcissique et cynique. Je garde à l'esprit que je suis ici en tant que touriste, que je ne comprends toujours rien à ce qui se dit et suis moi-même un produit occidental.
Mais l'inconnu ici est magique, les salles obscures sont emplies de rêves et décorées d'imaginaire.
De la réalité de ce pays, de cette ville, je ne connais presque rien, l'air que j'y respire m'est familier, je voyage avec Chihiro au pays des merveilles sans merci.