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lundi 17 mars 2008

0188

Une nouveauté depuis mon dernier séjour à Phnom Penh, le rationnement de l'électricité et son implication les coupures de courant. D'un côté la guerre des mondes, de l'autre un mariage qui hurle à l'apocalypse toute la nuit, j'ai malgré ce dormi douze heures (de temps en temps).

Pour la première fois de mon voyage, j'ai réellement failli me faire attaquer. Le phénomène était très étrange, l'homme et ses amis jouaient dans la rue à un jeu de cartes et empochaient de l'argent. Je prends une photo, un des hommes me voit, me sourit, je souris en retours et les regarde. Peu à peu le ton monte tout seul entre mon agresseur et lui-même, ses comparses souriant pour me rassurer mais ne sachant qu'en penser, jusqu'à ce que l'homme m'intime de dégager me balayant de la main et projetant une onde de haine qui faillît me faire tomber. Je m'en suis retournée sans demander mon reste.

Un regard sur la montre de gousset de mon ordi… je suis en retard, je suis en retard.
Je dépose au hasard quelques photos, laissant en plan cette journée durant laquelle j'ai erré dans deux marchés différents.
J'espère avoir le temps de repasser quelquepart avant le 20 mars. Je pars demain à l'aube pour Bangkok, vais tenter d'attraper une correspondance pour Singapore afin de visiter le zoo et voir la ville de jour pour enfin rentrer en Thaïlande le surlendemain. Il me reste toute la partie magnifique du séjour à Angkor à traiter en plus d'aujourd'hui, mais pour l'heure, je dois y aller.

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Entre loup et chien, entre deux paupières peu fières, je skipe Sin…

"donc, comme pas hasard, je ne trouve pas mon chargeur de batterie, j'ai dû le laisser à Siem Reap 17/03/08 22:45
et hop en deux secondes je me dis (avant même de le chercher) : ah ben c'est pas la peine d'aller à sin 17/03/08 22:45
et là hop je réalise à quel point j'ai pas envie d'y aller, 17/03/08 22:45
et plus j'en parle, moins j'ai envie. 17/03/08 22:45
Je crois que… 17/03/08 22:45
J'irai pas! 17/03/08 22:45)
C'est comme les expos 17/03/08 23:11
Oui va, je continue (pour permettre à Christèle, ma fidèle correspondante de vaquer à ses occupations pendant mes réflections) 17/03/08 23:12
Tu vois une super expo, t'as pas envie d'en voir une seconde juste après, (même si elle est très nulle). Là c'est pareil. J'ai tellement de photos, de trucs à raconter sur le Cambodge, que passer par la case hygiénique de Sin ça ne fera que délaver mes émotions.)
Et Chips revint, et nous parlâmes d'autre chose (entre autre de celle-là).

Quant à l'instant même, j'attends près du téléphone que sonne le réveil, toujours à Phnom Penh, car s'il y a un avion que je ne veux pas louper c'est bien celui-ci. (d'où l'excellente feinte d'attendre dans le noir un appel pour me réveiller)

J'ai bien fait de guetter le réveil, la montre de gousset indique 05:38, j'avais demandé un réveil à 05:30, ils sont en retard, je vais les réveiller.

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dimanche 16 mars 2008

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P1120100.jpg Nous quittons avec une pointe de tristesse cette oasis de confort épuré, entourée d'arbres majestueux et protecteurs.

Un Tuk-Tuk nous conduit au terminal domestique de l'aéroport de Siem Reap, et, après avoir foulé la piste (chose impensable de nos jours à CDG) pendant quelques 500 mètres, nous embarquons à bord d'un petit avion de Bangkok Airlines.
Pesca se colle au hublot et commente avec enthousiasme tout ce que je ne peux voir et qui ma foi ne me passionne pas outre mesure.

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J'ai réservé par Internet un hôtel à Phnom Penh s'annonçant correct, et me retrouve entourée de pur style groupe. Dans une chambre non fumeur, nous déposons nos bagages avant de repartir profiter des quatre heures qui lui restent, tuktuquant à fond, passant de massage en marché pour rentrer à l'hôtel et réaliser qu'un sombre individu (voire une horde chinoise) est venu cloper dans ma chambre hideuse et en a profité pour l'enlaidir. Une bonne excuse pour transformer la tristesse qui accompagne le départ de Pesca en énervement hautement disproportionné. Je lui claque la bise devant le comptoir sur lequel je me rue prête à leur arracher les yeux.

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J'ai finalement opté pour un retour aux sources, l'hôtel de la guerre des mondes côté opposé.

samedi 15 mars 2008

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Samedi sonne notre dernier jour à Siem Reap, et c'est du ciel que nous accompagnons l'astre vers l'occident. Fred m'offre un survol splendide du site en hélicoptère qui se termine alors que le ballon soleil s'éteint avec son compagnon. C'est un exceptionnel dernier voyage au nom de la lune que nous effectuons, non sans l'aide d'un certain Hans Pfall à n'en pas douter.

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vendredi 14 mars 2008

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jeudi 13 mars 2008

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Mes lunettes tombent, je dois franchir un muret pour les récupérer, et m'engager sur la terre d'où proviennent musiques et voix. Nous arrivons aux abords d'une école pour orphelins, qui s'appliquent à écrire et prononcer le cambodgien sous l'œil attentif de moines et bénévoles, pendant que d'autres perchés sur leur estrade s'exercent à l'art du xylophone, devant des bouddhas colorés d'une aire décorées de fanions et de la version cambodgienne du chien de Giacometti (don de notre hôtel à n'en pas douter).
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mercredi 12 mars 2008

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A lieu aujourd'hui l'inévitable rencontre de l'ermite des villes et de l'emporte-temps. Une goutte d'eau, un silence chancelant d'une durée suspendue fut conclu par une discussion qui nous permit non seulement de continuer notre cohabitation sans sur-modeler notre nature, mais d'épanouir notre intérêt envers celle de l'autre.

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Thavi nous fait visiter deux temples, et nous apporte ses lumières (déjà éteintes chez moi malheureusement) tout au long du trajet, dévoilant les secrets des divinités en A, nombreuses et actives, des gardiens des points cardinaux, aux siècles des rois, palais des intendants et autres merveilles.
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Les fromagers laissent couler leurs racines sur les édifices, le chemin est parsemé de vie, sucre de palme, vache, préparatifs et de mariages.

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mardi 11 mars 2008

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Pour avoir un aperçu du domaine d'Angkor, nous engageons une guide Cambodgienne parfaitement bilingue et très au fait de ses ruines, de la puissance passée de son peuple et d'une gentillesse allant de paire avec son savoir.
Nous lui demandons de nous faire visiter un temple 'témoin', de préférence éloigné d'Angkor Wat et Tom pour échapper à la foule.
Vishnu, Naga, même combat. Je ne commenterai rien, espérant que les quelques photos de ces lieux vous plongeront dans un univers au-delà des morts et des mots.

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L'environnement épuré, confortable et luxueux de notre hôtel nous isole enfin d'une rude réalité. La guerre des mondes est à mille lieues, le Mékong assoiffé loin derrière la piscine en mosaïque entourée de bungalows de pierres dont l'aspect général me rappelle la fondation Maeght.
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lundi 10 mars 2008

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Le charme dévitalisant de cette ville ne m'incite pas à en visiter les temples et pagodes d'argent dont les horaires d'ouverture n'ont jusqu'à présent pas correspondu avec celles de notre présence. Fred va d'étonnement en admiration, n'ayant jamais mis les pieds dans un pays du SEA (mis à part Singapore dont on imagine aisément la similitude). L'architecture des toits, les couleurs des temples, les marchés… tout est sous le sceau de la nouveauté baignant dans le merveilleux des vacances. De mon côté, l'habitude d'une contrée voisine me pousse à une comparaison des plus terrifiantes.

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Le décalage horaire de l'un est en phase avec l'anéantissement de l'autre, zombies pour différentes raisons nous sortons bruler quelques pas sous un soleil de plomb avant de rentrer, épuisés, mal dormir dans une suite sans climatisation pour nous réveiller hagards entre chien et loup.
Fred dont l'ébullition se déclenche à l'aube de sa conscience a déjà exposé 500 propositions de soirée, et le temps de s'assoir, feuilleté tous les magasines se rappelant simultanément les bons conseils de ses amis, son cerveau étant constitué de strates hyperactives en connexions les unes avec les autres autres, s'interrogeant sans cesse, s'enrichissant de même, ajoutant une couche de possible, à une géniale, réévaluant du même coup la position de la géniale par rapport à la dernière en date…
Un tuk tuk nous emmène boire une verre au Raffle, hôtel luxueux au hall blanc cassé et bleu pâle générant une vague impression d'erreur. Des indigènes au casque colonial à l'accueil, un service irréprochable, une salle de restaurant versaillaise, de la musique classique… Le goût sûr de l'époque où le roi soleil ne jurait que par tintin au Cambodge.
La nuit déploie sa fraîcheur et dissimule la misère, aidée des quelques guirlandes multicolores qui illuminent les bars. Deux heures d'illusion où les cambodgiens eux-mêmes semblent croire à ce subterfuge de vie insouciante, maquillés, parfois même un léger sourire aux lèvres. Nous dînons dans un bon restaurant, à l'abri de la misère mais, bien que professionnel, on sent que le serveur est obligé d'endosser une identité à laquelle il ne peut croire.
Lorsque nous ressortons vers 10h, l'illusion s'est envolée. Les rues sont désertes, l'œil perçoit maintenant la misère, un tourisme sexuel répugnant, hommes mal assortis de jeunes cambodgiennes à l'âge indéfini (12 et 18 ?).
Les Cambodgiens ont l'œil humide des larmes de leurs ancêtres, leur sang coule dans leurs veines, imprimant à leur visage une douleur sous-jacente que leur sourire ne fait qu'amplifier.

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Lundi matin, la guerre des mondes se remet en marche, le sol tremble au rythme sourd de la fatalité qui singe les fondations.
Nous partons pour Angkor, une après midi de route que nous passons à discuter et observer un paysage plat, sec similaire et pauvre. Fred a vu deux collines. Le Mékong est très bas, le lac aussi. Je viens de brancher mon appareil photo et réalise à ma plus grande surprise que je n'en ai pas pris une seule. La douleur que m'inspire ce pays m'a amputée d'un témoin.
Arrivés à destination de nuit, nous prenons nos quartiers dans un bel hôtel, moderne et élégant.

dimanche 9 mars 2008

0175

Je vais chercher Fred à l'aéroport en Tuk-Tuk et fais le chemin de jour. La poussière enveloppe les rues de cette capitale surannée, les dédales de tôles recueillent hommes et femmes aux couleurs fanées, le soleil tape, la sècheresse fait place aux quelques gouttes de la veille qui devront suffire à renflouer le Mékong trop à sec pour la saison.

Je sens les embruns d'une ville fantôme en devenir. Les choses sont abandonnées à la décomposition.
Les mendiants ne se précipitent pas sur le touriste, ils sont cul de jatte, difformes, ou hommes tronc, l'on ne saurait dire si les enfants à leurs côtés qui jonchent le sols sont morts ou vifs.
Les motos, tuk-tuk, vendeurs d'eau et taxis nous harcèlent sans réels espoirs.
Les anciens sont morts, décimés par des années de guerre.
Des ressources naturelles ? Le pays n'en possède plus. Ils avaient du bois avant mais il ne leur aura même pas servi.
Le Cambodge n'est pas un pays en voie de développement mais un pays en voie d'extinction. Les jeunes ne font rien, les vieux sont morts, tous passent du téléphone portable à la télévision. Et rien.
Les rats eux-mêmes n'ont pas les ressources nécessaires et se laissent dévorer par les fourmis, l'œil opaque, coincé entre deux pavés.

Angkor a été racheté par des Coréens, heureusement parait-il, les cambodgiens, n'en auraient pas pris soin. Que reste-t-il de ce vaste pays aux immenses forêts ?
Un Mékong asséché, des barrages construits en amont par les chinois qui finiront par le priver d'eau et laisser la mort recouvrir de son linceul les restes d'un peuple à demi vivant.

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samedi 8 mars 2008

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Un large rectangle de ciment peint en jaune il y a des milliers d'années, supporte par intérêt les lettres Aéroport International de Phnom Penh. Les douaniers sourient (c'est une grande première dans mon parcours), tamponnent le passeport, mon bagage pointe sur le tapis roulant. Je retire de l'argent au distributeur et me voici en possession de dollars, une chambre réservée en dollar, un taxi à l'aéroport me conduisant pour 9 dollars. L'homme en chemise bleue ciel prend mon bagage et nous avançons centimètre par centimètre dans les interminables embouteillages de 18h atteignant l'hôtel la nuit tombée. Où se rendent tous ces gens ?
La pauvreté me prend à la gorge, les pales du ventilateur rappellent les colonies. L'hôtel est joliment décoré, vaste, mais l'air qui y circule est emprunt de l'extérieur pauvre et résigné.

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vendredi 7 mars 2008

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