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mardi 14 août 2007

0006

Après une excellente nuit, nous quittons le camps de yourtes pour Oulan Bator. Leguide, plus que perturbé par l'emploi du temps de cette après midi de shopping oscille au rythme de sa trotteuse. Je pose une question concernant des édelweiss à laquelle il répond que les fleurs ne poussent pas dans les yourtes, sous entendu si tu faisais comme tout le monde tu saurais, bien fait pour toi. Christianmenard note le mauvais esprit de cette remarque avec légèreté, je lui en suis reconnaissante mais terriblement blessée malgré tout. Voyageant seule je n'ai pas les même droits que les autres, je suis une quantité négligeable par certains côtés et indésirable par d'autres. Je me lève, et du fond du bus décide d'affronter Leguide devant Songroupe refusant d'être traitée ainsi. Malgré mon aplomb je suis meurtrie et ma répartie s'en ressent. Peu importe.
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Si les deux interlocuteurs n'ont pas la dignité de prendre leurs responsabilités il est inutile de ressasser les mêmes arguments une fois que les choses ont été clairement dites. Je commande donc un taxi, rentre à l'hôtel où enfin seule je peux m'effondrer et m'endormir.
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Vers 21h Leguide m'apporte des gâteaux. Il s'excuse de sa réaction et nous éclaircissons enfin un malentendu. Grâce à cette journée éprouvante, (Leguide l'a mal vécue de son côté) le reste du voyage se déroulera dans de meilleures conditions (mais toujours avec Ungroupe et Songuide)
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Du reste de la journée je ne peux pas dire grand chose hormis qu'Oulan Baator est une ville d'une pauvreté terrifiante et y joindre ces quelques images au commentaire réduit: inscription dans un temple bouddhiste, détail d'une fontaine de l'hôtel, paysage de yourtes.

lundi 13 août 2007

0005

La tension monte. L'espace entre Legroupe Auguide et moi devient vertigineux. Les frères Karamasov végètent au fond du bus, dans leur compartiment, où qu'ils soient. Un jour et une nuit de train nous emmène à Oulan Bator, relais où nous attend le tape-cul réservé par l'agence de voyage.
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Nous nous arrêtons devant un Ovo ; il s'agit de tourner trois fois autour du tas de pierre d'en ramasser une à chaque tour et de la lancer à son sommet. Un fauconnier a élu domicile en contrebas.
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Deux heures de bricobus plus tard nous voici devant deux folkloriques charrettes à Yak. Et Leguide m'oublie!
La goutte d'eau menace le vase, mais je ne dis rien, grimpe dans la charrette, et attends silencieusement l'arrivée à la Yourte.
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Un thé de bienvenue nous attends dans la Yourte principale, avant de partir à pieds apprendre à en monter une (ça ne m'amuse pas du tout) pour y déjeuner. Leguide me demande si je viens ? Mais voici une excellent idée, absolument pas, je ne viens pas.
Je prends mes quartiers dans ma yourte, et passe la meilleure après midi du voyage. J'ai enfin le temps, la vue, l'ouïe, l'odorat, les bons sens en somme de vivre sur place. L'espace prend ses aises, en une absence (Dugroupe), me voici enfin hors de France, en Mongolie. Les soleil sourd feutre les rayons et les sons, insonorise la plaine. Je sens ma présence avec un léger décalage, une réalité molle, latente s'installe. Les animaux en profitent pour défiler dans l'encadrement de la porte.
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