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Par userem7803 le mercredi 7 janvier 2009, 11:57 - Divers - Lien permanent
Un jour on lâche l'ancre, préférant partir à la dérive plutôt que de se noyer. Alors les courants sont propices, le vent caressant, les paysages défilent, on ne cherche pas plus loin. Et l'on s'habitue de nouveau à l'air libre, on reconstruit malgré soi un schéma de surface, des repères émergent d'anciennes profondeurs, les ports se dessinent et l'on en vient à chercher la terre ferme, focalisant sur l'ancre pour l'enterrer enfin. C'est une ancre, en tant que tel elle conviendra à tous les sols, elle nous appartient.
La rocaille salvatrice ne veut rien entendre, les coups de pioches épuisent, à la moindre prise on s'imagine enracinés…
A tort. La dérive reprend sur la terre ferme, et c'est un boulet que l'on traîne, nous empêchant à présent de voguer légèrement.
La lutte commence, l'ancre glisse sur les parois arides d'une terre que l'on prend pour une autre, dont on ne considère pas la structure, mais à laquelle on s'accroche comme on nous a appris à le faire en terrain connu.
La dérive tellurique est circulaire, la force centrifuge alimente le courant obtus de cette nouvelle évolution.
On sait dériver, on a déjà été fixés, on connaît son ancre, mais ne les avons jamais laissés s'apprivoiser. On lutte pour que chacun ait son rôle prédéfini sans en saisir le paradoxe, que la dérive suive le courant, que l'ancre l'en empêche, que la terre d'ailleurs soit familière. Propulsés, rattrapés, abîmés, usés, on finit par lâcher prise. Alors la force centrifuge s'atténue, l'ancre s'allège, on vogue sur la terre ferme, non loin de tout, proche de rien, acceptant de ne pas reconnaître le lieu.
L'écoulement du temps n'est pas universel, mais, après avoir tranquillisé le sien, on réalise enfin que l'on est toujours quelquepart.
Commentaires
super
be
Ophélie....